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 Turquie: le non français brouille le chemin vers l'UE

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Turquie: le non français brouille le chemin vers l'UE Empty
MessageSujet: Turquie: le non français brouille le chemin vers l'UE   Turquie: le non français brouille le chemin vers l'UE EmptyMer 1 Juin - 10:05

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Turquie: le non français brouille le chemin vers l'UE


Citation :
Le gouvernement turc s'est dit convaincu que le rejet français de la constitution européenne ne l'empêcherait pas de commencer comme prévu les négociations d'adhésion à l'UE, mais les experts estiment que ce rejet va compliquer davantage le chemin tortueux des Turcs vers l'Union.

Dans une première déclaration tard dimanche, le chef de la diplomatie turque Abdullah Gul a estimé que le rejet du traité constitutionnel européen par une majorité de Français n'avait aucun lien avec l'ambition d'Ankara de rejoindre l'Union européenne.

La décision de l'UE d'ouvrir le 3 octobre prochain des négociations d'adhésion avec Ankara est irréversible, a-t-il affirmé depuis Bahreïn, où il est en visite officielle. L'issue du référendum français, "quoi qu'elle soit, ne concerne pas la Turquie le moins du monde", a déclaré M. Gul, qui a estimé que la décision prise lors du sommet de l'UE à Bruxelles le 17 décembre d'entamer des négociations d'accession avec Ankara ne peut être remise en question "en raison de modifications politiques ou légales dans un pays membre" de l'Union.

Le non français pourrait relancer le débat sur la place dans l'Union de la Turquie, pays à 99% musulman de 71 millions d'habitants, mais "la décision de l'UE est déjà prise", a dit M. Gul. Il a cependant admis que le "grand débat" qui sera lancée en Europe sur les résultats de ce référendum devrait inévitablement "intéresser" son pays. Mais si le gouvernement turc a jusqu'à présent préféré minimiser l'issu de ce référendum, les analystes s'accordaient à penser que l'affaiblissement de la position du président français Jacques Chirac, qui a fait campagne pour le oui et une adhésion turque au club européen, devrait poser problème pour le dossier turc.

"Un non devrait renforcer l'image déjà négatif de la candidature turque en France et isoler le président Chirac, qui est pratiquement le seul dirigeant français à soutenir clairement l'intégration turque", a commenté Cengiz Aktar, un spécialiste de l'UE. Pour M. Aktar, le non des français va bien au delà du cas de la Turquie. "C'est un message négatif à la philosophie entière de l'élargissement européen", a-t-il estimé.

Beril Dedeoglu, professeur de relations internationales à l'Université Galatasaray d'Istanbul, estime elle aussi qu'il ne sera pas question de différer le début des négociations si la Turquie remplit certaines conditions, notamment une certaine reconnaissance de Chypre. Mais elle souligne que le processus d'intégration a de fait été compliqué par le vote des Français. "A moyen terme, l'arrivée au pouvoir en France et en Allemagne de dirigeants opposés à l'entrée de la Turquie pourrait changer la donne. L'amorce des négociations est acquise, mais l'important sera de continuer ces pourparlers", a-t-elle dit.

Pour clore chaque chapitre, a-t-elle affirmé, la route sera semée de nouvelles embûches. "Cette situation sera un véritable casse-tête pour Ali Babacan", le négociateur en chef turc récemment nommé pour diriger les discussions avec Bruxelles, a commenté Mme Dedeoglu. La presse turque, de son côté, s'étonnait du rejet de la constitution européenne dans un pays fondateur de l'UE. Pour le quotidien de centre-gauche Cumhuriyet, il s'agit d'une "défaite de la Turquie" après que les partisants d'une entrée d'Ankara dans le club européen aient d'abord subi une déroute lors d'élections régionales en Allemagne, suivi du revers du référendum en France.

"Le choc du non en Europe", titrait de son côté le journal à gros tirage Hurriyet, qui estime que le résultat du référendum est un "camouflet" à Jacques Chirac.
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