Guiguimaster Tohu-Bohien
Nombre de messages : 5612 Age : 44 Localisation : Ômiens Emploi : Intermittant du spectacle dans l'éducation nationale Loisirs : Avec un boulot pareil j'ai pas vraiment de temps pour ces conneries Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: Pays-Bas : la victoire annoncée du non au référendum Mer 1 Juin - 9:56 | |
| Pays-Bas: victoire annoncée du non au référendum constitutionnel - Citation :
- A la veille d'un référendum crucial pour l'avenir de l'Europe, les défenseurs néerlandais de la Constitution européenne faisaient une ultime tentative pour faire barrage à la large victoire annoncée du non aux Pays-Bas, trois jours après le refus français.
Le non devrait l'emporter avec 59 ou 60% des voix mercredi, selon deux sondages publiés lundi par les instituts Maurice de Hond et NSS-Interview. Ces enquêtes ne tiennent pas compte des indécis. Un troisième sondage réalisé par l'institut NIPO donne 51% au non, 37% au oui et 12% d'indécis parmi les personnes sûres d'aller voter.
En France, le non a obtenu près de 55% des suffrages lors du référendum de dimanche. Pour tenter d'inverser la tendance, la plupart des ministres du gouvernement de centre-droit au pouvoir à La Haye descendaient dans l'arène et passaient leur journée à distribuer des tracts, débattre ou visiter les lycées.
La commisaire européenne à la Concurrence, la Néerlandaise Neelie Kroes, s'est aussi lancée dans la bataille en appelant ses concitoyens à ne pas suivre l'exemple français. "La France n'est pas le patron de l'Union européenne", a-t-elle lancé au quotidien Volkskrant. Les sociaux-démocrates (PvdA), principale force d'opposition, et les écologistes (Groelinks, opposition) sont aussi dans la rue pour défendre la Constitution.
"Je conserve l'espoir. Il y a encore des indécis", a déclaré un des chefs de file des sociaux-démocrates, le député Frans Timmermans. Pour le Telegraaf, principal quotidien du pays, il s'agissait cependant d'une dernière "offensive du désespoir" de la part des défenseurs du oui. Les Néerlandais semblent déterminés à rejeter le traité constitutionnel lors du premier référendum de leur histoire moderne, dans un geste de défiance face à une classe politique à laquelle ils ne font plus confiance, selon les experts. Le gouffre entre les citoyens et les politiques est exposée au grand jour alors que plus de 80% des députés néerlandais soutiennent la Constitution. "Les Pays-Bas ne sont pas aussi différents que la France, surtout pour le non", soulignait le quotidien Volkskrant.
"Le non aux Pays-Bas n'est pas dirigé contre l'Europe mais contre une classe politique jugée peu fiable qui a déçu les citoyens sur des dossiers comme l'euro", expliquait Maurice de Hond, le directeur de l'institut de sondage éponyme. La monnaie unique est devenue un des principaux thèmes de campagne alors que la population néerlandaise n'a de cesse de clamer son mécontentement face à la hausse des prix attribuée à l'euro. L'aveu officiel, au début de la campagne, que la monnaie nationale avait été sous-évaluée par rapport au deutsche mark lors du passage à l'euro, a mis le feu aux poudres dans un pays qui s'indigne déjà d'être le plus gros contributeur net au budget européen.
Les rares sondages qualitatifs évoquent également la peur de la Turquie et de l'immigration. "Depuis Pim Fortuyn leader de la droite populiste assassiné en 2002), les Néerlandais se sont repliés sur eux-mêmes. Il y a une peur de tout ce qui est étranger", expliquait Sophie Vanhoonacker, une Belge directrice de la faculté d'Etudes européennes. Le camp du non qui rassemble des partis aussi différents que les protestants orthodoxes, les populistes et le Parti socialiste, petite formation très à gauche, dit également redouter la peur d'une perte de souveraineté.
Très attachés à leurs politiques spécifiques en matière de drogue, d'euthanasie ou d'ouverture du mariage aux homosexuels, les Néerlandais craignent que l'Europe vienne s'en mêler. "Les Pays-Bas resteront les Pays-Bas", a martelé lundi le chef des file des chrétiens-démocrates, Maxime Verhagen, lors d'un débat télévisé. "Un oui veut dire que l'Europe va parler de nous. Si nous votons oui, nous pourrons participer aux discussions", a soutenu le Premier ministre Jan Peter Balkenende.
Le référendum est consultatif mais la plupart des partis politiques ont indiqué qu'ils respecteraient le résultat si la participation excédait les 30%. Les sondages prévoient entre 45% et 50%. En cas de victoire du non, le Premier ministre a indiqué qu'il ne démissionnerait pas. L'ooposition refuse également de parler de conséquences politiques à ce stade. | |
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