Les Français, anxieux pour leur emploi et leur train de vie,

Les Français, anxieux pour leur emploi et leur train de vie, dépriment

Citation :: La forte dégradation de la confiance des ménages français en mai est issue du même ferment que le "non" de dimanche au référendum sur le traité constitutionnel, selon les analystes: anxiétés au sujet du chômage et du déclin perçu du niveau de la vie.

L'indicateur s'est établi à -29 points (contre -24 en avril) en mai en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué mardi l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Ce chiffre est bien en-deçà de ce qu'attendaient les analystes, qui ne tablaient en moyenne que sur un indice légèrement dégradé à -25 points. Il s'agit de son "plus bas niveau depuis octobre 2003", relève Nicolas Bouzou, analyste de l'institut Xerfi.

Tous les soldes d'opinion sont "défavorablement orientés en mai", souligne l'Insee. Les plus fortes baisses sont à mettre au compte des composantes mesurant les perspectives d'évolution du niveau de vie en France (-9 points) et de l'évolution passée (-7 points).

Les sondés sont également de plus en plus nombreux à tabler sur une sérieuse dégradation du marché de l'emploi. L'indicateur relatif à cette question a dégringolé de 14 points en mai.

Cette opinion n'est d'ailleurs pas démentie par les chiffres du chômage d'avril, également publiés mardi. Le taux au sens du BIT (Bureau international du travail) a stagné à 10,2% de la population active, tandis que le chômage a légèrement reculé de 0,1% (-1.400 chômeurs).

L'Insee précise que les éléments ayant servi à établir l'enquête auprès des ménages ont été collectés entre le 2 et le 23 mai 2005. Ils sont donc antérieurs au résultat du référendum sur le traité constitutionnel de dimanche, qui s'est soldé par une victoire massive du "non" et a provoqué la démission du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin mardi matin.

Mais pour les économistes, dans les deux cas, les ingrédients de cette mauvaise humeur sont bel et bien les mêmes: "Si l’on n’a pas encore compris les raisons de la victoire du non dimanche dernier, les deux statistiques publiées aujourd’hui par l’Insee viennent tristement de clarifier la situation: le chômage reste fort, à plus de 10% et, parallèlement, la confiance des ménages s’écroule", souligne Marc Touati, de Natexis Banques Populaires.

Nicolas Claquin, ananlyste du CCF, est du même avis: "La chute importante de la confiance des ménages souligne la crise de confiance qui existe actuellement, exacerbée par la crainte du chômage. Ces peurs sur l'évolution du chômage se retrouvent dans les inquiétudes concernant le niveau de vie et la situation financière future".

"Mais de toute façon, avec un taux de chômage à 10,2%, en hausse sur le début d'année, le moral des ménages risque d'être durablement en berne", conclut-il.

La composition du nouveau gouvernement, mené par l'ancien ministre de l'intérieur Dominique de Villepin, ne devait pas être dévoilée avant mercredi. Que son titulaire jusqu'à présent, Thierry Breton, demeure ou non à la tête du ministère de l'économie et des finances, les analystes estiment que sa tâche sera très difficile pour relancer une économie morose et réduire le chômage.

La plupart d'entre eux tablent désormais sur une croissance d'à peine plus de 1,5%, alors que le gouvernement s'accroche encore à une prévision officielle de 2-2,5%.

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