L'Eglise catholique toujours aussi bornée...

Da Vinci Code. Mis à l'index par le Vatican

Le Vatican a brisé le silence au sujet du « Da Vinci Code » et appelé à « ne pas lire, ni acheter » ce polar ésotérico-religieux, best-seller mondial, qualifié de « château de mensonges ».

Le Vatican a qualifié « Da Vinci Code », le best seller de Dan Brown vendu à 20 millions d'exemplaires, de « château de mensonges ».

« Ne lisez pas et n'achetez pas le « Da Vinci Code » », a déclaré hier le cardinal Tarcision Bertone, sur les ondes de Radio Vatican.
« On ne fait pas un roman en mystifiant les faits historiques, en disant du mal ou en diffamant un personnage historique qui tient son prestige et sa réputation dans l'histoire de l'Eglise et de l'humanité », a-t-il ajouté.
Mgr Bertone, un des gardiens de la pureté de la doctrine catholique, s'est plaint en particulier de la diffusion du roman parmi les jeunes, « un fait vraiment douloureux et terrible ».
Il a également dénoncé un coup marketing et le forcing auprès des libraires : « Les librairies catholiques se plaignent d ' être obligées d ' avoir des piles de ce livre pour gagner de l ' argent . »

Jamais un dignitaire catholique de son rang ne s'était prononcé sur ce livre qui remet en cause les fondements du catholicisme en affirmant notamment que Jésus s'est marié avec Marie-Madeleine et a eu des enfants de son union, loin de la crucifixion et de sa résurrection.

Chez Dan Brown, le saint graal n'est pas la coupe utilisée par le Christ lors de la Cène, son dernier repas pris avec les apôtres, mais la lignée de ses descendants. Pour Mgr Bertone, cette idée n'est rien d'autre qu'"une perversion". "Cela ressemble à un retour aux vieux pamphlets anticléricaux des années 1800", poursuit l'archevêque de Gênes.

Sa charge a d'autant de plus de poids qu'avant sa nomination à Gênes, ce proche de Jean Paul II fut le numéro deux de la Congrégation pour la doctrine de la foi, l'un des plus importants "ministères" du Vatican.

"On peut trouver ce livre partout et le risque, c'est qu'un grand nombre de gens qui le lisent pensent que ces contes de fées sont véridiques. Je pense avoir la responsabilité de clarifier les choses pour démasquer ces mensonges de mauvais goût", dit-il. (c'est l'hôpital qui se fout de la charité là !!!??)

Sur son site internet, l'auteur Dan Brown souligne que son ouvrage « est un roman et par essence un livre de fiction ». Il se défend d'avoir écrit un livre anti-chrétien et précise « qu'il s'est efforcé de faire une description la plus équilibrée de l'Opus Dei ».

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Si je peux me permettre, voici à nouveau une preuve que l'Eglise demeure bornée et peu ouverte à toute forme de culture qui pourrait contester l'hégémonie de ses affabulations, surtout en ces temps de crise identitaire. L'Eglise, en perte d'audience, se sent agressée une nouvelle fois de toute part. Comme le rappelle Brown, ce livre est avant tout une fiction, et je considère que sa fiction ne doit pas forcément être moins bonne que la fiction que représente à elle-même toute la culture issue du catholicisme.

Dernièrement, je me suis procuré un ouvrage très intéressant du philosophe Michel Onfray, "Traité d'athéologie"(2005). J'en suis à la moitié de l'ouvrage. Peu nuancé, l'auteur a au moins le mérite de remettre en cause les 3 monothéismes actuels, qui vivent depuis des millénaires sur ce qu'on peut également traiter de "château de mensonges", pour reprendre les terme de notre cher Vatican.

Si l'on élargit le problème au-delà de la fiction que représente le Da Vinci Code, Onfray critique la haine des 3 monothéismes pour tout autre livre contestant leur "vérité", qu'il considère comme un "haro sur l'intelligence" :

"Les chrétiens donnent le ton avec Paul de Tarse qui appelle, ds les Actes des apôtres (XIX, 19), à brûler les manuscrits dangereux. L'invite ne tombe pas dans l'oreille de sourds avec Constantin et autres empereurs très chrétiens qui expulsent et interdisent des philosophes, persécutent des prêtres polythéistes interdits d'existence sociale, emprisonnés puis tués pour un certain nombre. La haine des livres non chrétiens génère un appauvrissement général de la civilisation. La création de l'Index des livres prohibés au XVIe s., à quoi s'ajoute l'Inquisition, parachève l'entreprise d'éradication de tout ce qui déborde la ligne de l'Eglise catholique. Le désire d'en finir avec les livres non-chrétiens, l'interdiction d'une pensée libre [...] appauvrissent la pensée contrainte à renoncer, à se taire ou à une prudence extrême. La Bible, sous prétexte de tout contenir, empêche tout ce qu'elle ne contient pas."

Il revient également sur la tendance malheureuse de ces religions à vouloir avant tout faire répéter à ses fidèles les livres "saints", avant de réfléchir. La messe, les récitations du Coran, en sont les meilleures illustrations.

Concernant le péché commis par Eve, au-delà de la métaphore chrétienne évoquée par la Bible permettant de faire de l'homme la créature de Dieu, Michel Onfray y voit un autre symbole :

"Les tenants de la loi mosaïque, des fariboles christiques et de leurs clones coraniques partagent la même fable sur l'origine de la négativité ds le monde : ds la Génèse (III, 6), commune à la Torah et à l'Ancien Testament de la Bible chrétienne, et dans le Coran (II, 29), on trouve la même histoire d'Adam et Eve ds un Paradis où un Dieu interdit d'approcher un arbre pendant qu'un démon invite à la désobéissance. Version monothéiste du mythe grec de Pandore, la 1è femme commet évidemment l'irréparable, et son acte répand le mal sur toute la planète. Ce récit [...] a eu sur les civilisations des conséquences considérables : haine des femmes et de la chair, culpabilité et désir de résipiscence, quête d'une impossible réparation et soumission à la nécessité, fascination pour la mort et passion pour la douleur [...]. Un verset parle d'un arbre "désirable pour acquérir l'intelligence" (III, 6). Passer outre le diktat de Dieu, c'est préférer le savoir à l'obéissance, vouloir connaître plutôt que se soumettre. Disons-le autrement : opter pour la philosophie contre la religion. Que signifie cet interdit de l'intelligence ? On peut tout dans ce jardin magnifique, mais pas devenir intelligent [...]. Célébrons donc Eve qui opte pour l'intelligence au prix de la mort quand Adam ne saisit pas tout de suite les enjeux du moment paradisiaque : l'éternelle félicité de l'imbécile heureux ! Que découvrent ces malheureux, la dame ayant croqué du fruit ? Le réel. Le réel et rien d'autre : la nudité, leur part naturelle, leur part culturelle, la rudesse du quotidien, le tragique de tout destin, la brutalité de la différence sexuelle, l'abîme qui sépare pour tjs homme et femme, l'impossibilité d'éviter le travail pénible, la maternité douloureuse et la mort impériale.

Leçon numéro un : si l'on refuse l'illusion de la foi, les consolations de Dieu et les fables sur la religion, si l'on préfère savoir et qu'on opte pour la connaissance et l'intelligence, alors le réel nous apparaît tel qu'il est, tragique. Mieux vaut une vérité qui désespère tout de suite et permet de ne pas perdre complètement sa vie [...] quy'une histoire qui console sur le moment, mais faitp asser à côté de notre seul vrai bien : la vie ici et maintenant."

Je suis bien satisfait de lire enfin un auteur en accord avec mes pensées, même s'il va loin. A noter que son livre est l'une des meilleures ventes actuelles après... le Da Vinci Code ! A quand la mise à l'Index ?

*uh

Merci pour cette présentation de bouquin dont le sujet m'intéresse.

Quelques autres citations de son livre à cette adresse :

http://athee.free.fr/onfray4.html

je suis bien d'accord avec toi, le livre a l'air très bien.
j'ai vu l'auteur à une émission, dont la question du jour était "les religions (sous entendu monothéistes) sont elles misogynes?".
Je vous laisse imaginer la réponse qu'il donnait, et il avait face à lui une journaliste de La Croix qui s'embourbait dans ses explications du genre
"non non, la preuve: il y a des femmes qui enseignent le cathéchisme dans les paroisses et qui sont épanouies"
ou "il y a même des femmes qui ont été sanctifiées, ça c'est la preuve absolue"
ou encore, à bout d'argument "et il y a des femmes catholiques qui vivent bien leur religion"
la preuve que le féminisme a encore de beaux jours devant lui...

formula0ne a écrit:

Le Vatican a appelé à « ne pas lire, ni acheter » ce polar ésotérico-religieux

Attention aux raccourcis, ca ne veut pas dire "bruler". C'est pour moi une manière un peu virulente de rappeler que les thèses envisagée dans ce roman, par essence une fiction, ne sont pas validée par l'Eglise catholique.

De la même manière que certains collegiens aient du mal à faire le tri entre fiction et réalité (voir topic antérieur), l'Eglise s'inquiète de voir se rependre des théories "douteuses" que certains peuvent parfois êtres tenter de croire. Le cardinal en question rappel fort maladroitement, c'est indiscutable que ca ne reste que de la fiction. Il va trop loin en conseillant de ne pas lire le livre (il prend même ses fidèles pour des cons) mais il est globalement d'accord avec l'auteur. On peut cependant comprendre sa denonciation de la récupération marketing de Paques.

Je n'ai pas lu le livre de Michel Onfray, mais les passages que tu cites me semblent très simplistes. Le fait d'affirmer entre autres que le croyant est dans l'ignorance quand le philosophe détient la vérité est un peu facile. Il convient de savoir différencier l'action de l'Eglise au fil des siècles (humaine et très criticable) de la foi en elle même (du domaine du spirituel et trop souvent recuperée). Rappelons simplement que personne ne peut pretendre detenir la verité et que chacun est en droit de croire ce qu'il veut.

Fais gaffe ça vaut le bûcher ce que tu racontes!!

Paroles d'inquisiteur je vais te faire passer l'envie de défendre ces thèses nauséabondes

Marcus,

Brûler, peut-être pas, mais moi j'appelle ça de la censure, quel est le mieux ?? Quand on connait l'impact de l'Eglise sur ses fidèles, je trouve cette attitude déplacée... L'Eglise ne détient pas le monopole de la culture, ni de la vérité. Quant à Michel Onfray, certes il ne fait pas dans la dentelle, je l'ai dit, il va sûrement choquer de nombreux fidèles si certains d'entre eux parviennent d'abord à sortir des bornes littéraires édictées par l'Eglise. Mais je pense que son principal objectif est de remettre en cause les religions et non les fidèles. Il me semble avant tout atterré, tout comme je le suis, par des millénaires de contrôle des consciences effectué par les différentes religions, souvent en lien avec le pouvoir politique. Actuellement, l'Eglise utilise le plus mauvais argument pour contrer ce genre de livre : il s'agirait de fantaisies, de mythes, de légendes fondées sur du néant. Je demande alors : sur quoi est fondée la religion ? Certes, rien n'est vérifiable, et personnellement je n'irai pas jusqu'à remettre en question l'existence de Dieu, parce que j'ignore tout de cela. Mais aucune religion ne peut également prétendre détenir la vérité, c'est cela qui me révolte le plus, et c'est probablement la même chose concernant Onfray.

Concernant la remarque de Lise, j'avais, par curiosité et pour confronter les points de vue, consulté le site de La Croix. C'est toujours les mêmes discours maquillés : nous détenons la vérité, ne cherchez pas à voir plus loin que la Bible. J'exagère légèrement mais c'est bien malheureusement le fond du discours des autorités religieuses depuis 2000 ans et de certains fidèles extrémistes.

*uh

JB40230 a écrit:

Fais gaffe ça vaut le bûcher ce que tu racontes!!

Paroles d'inquisiteur je vais te faire passer l'envie de défendre ces thèses nauséabondes

LOL *hahaha

Citation :

personnellement je n'irai pas jusqu'à remettre en question l'existence de Dieu

Tu serais donc plus agnostique qu'athée ce qui est plus souple est moins radical que la négation totale. Il faut se garder de faire comme l'église et d'édicter des assertions sans fondements... *pouce

JB40230 a écrit:

Citation :

personnellement je n'irai pas jusqu'à remettre en question l'existence de Dieu

Tu serais donc plus agnostique qu'athée ce qui est plus souple est moins radical que la négation totale. Il faut se garder de faire comme l'église et d'édicter des assertions sans fondements... *pouce

Exactement *pouce

JB40230 a écrit:

Il faut se garder de faire comme l'église et d'édicter des assertions sans fondements...

église = batiment
Eglise = ensemble des fidèles

Precisement, en tant que religion, le catholicisme est l'affirmation d'une croyance donc basé non pas sur des faits mais sur des convictions. C'est ce qui marque la frontière entre le factuel (sciences) et le spirituel.

Factuellement ce mot ne mérite pas de majuscule, spirituellement l'obscurantisme prôné par les obédiences en général aura fait tellement de dégâts et en feront encore beaucoup alors pense par toi même *peace

Moi je pense que, si Dieu existe (ou si ils existent...), il(s) doi(ven)t bien se marrer quand-même : selon moi, à échelle divine, la Terre, c'est le meilleur jeu de plateau et de figurines de tous les temps ! *pouce *mouhaha
*jesors

Plus sérieusement aussi, ça fait plaisir un débat d'une telle volée sur ce forum ! *bravo *pouce
Du coup, vive la religion !

Code:

nan, j'déconne...!

Bon, là, pour de vrai,... *jesors