Encore une fois on pourra disserter sans fin sur le phénomène de relation entre la hauteur de l'attente et celle de la déception...Depuis les premières fuites et les premières maladresses (celle de Kirsten Dunst en particulier, mais, bon, je lui pardonne, hein...) et surout depuis les premières images, on (et moi avec) attendait ce troisième (et dernier pour l'équipe) opus des aventures cinématographiques de Spidey avec la bave aux lèvres, le coeur battant, le sexe en érection, les oreilles bourdonnantes, l'imagination en ébullition, les méninges en phosphoration tous azimuts (et là je cite monsieur Jean-Pierre Marchand, professeur de géographie physique à l'université de Rennes 2...JPM, si tu nous lis ...!)...
Donc, nouvelle expérimentation du phénomène sus-nommé, et relative déception à l'arrivée...
Je m'attendais vraiment à ce que cette trilogie monte en flèche, après l'excellent premier film et l'ultra-jouissif deuxième volet... Làs ! Ce Spiderman 3 n'est que bon (au mieux) voire « correct » au pire...Du moins si on s'attend à un chef d'oeuvre, ce qui était mon cas...
Je m'explique :
D'une part, en a-t-on pour son argent ? Finalement, on se le demande... Ca dure plus de 2 heures, certes, il y a de sacrées belles scènes de baston et de voltige (les deux premières surtout), le costume noir gothique de Spidey est tout simplement bandant...mais le reste n'est absolument pas au niveau des deux précédents films...On lorgne même par moments vers le niveau des séries débiles pour teenagers...
Première raison à cela selon moi, des points forts de la série sont devenus des points faibles : les personnages sont traités à la va-vite et la symbolique des enjeux est de plus en plus obèse...
Deuxième gros souci : la longueur de certaines scènes dialoguées, qui ont tendance à se répéter ou à répéter ce qui a été dit et vu dans les 2 films précédents.
Troisième gros souci, du coup, la relative rareté des scènes d'action spectaculaires.
Quatrième gros souci : le manque de suspens absolu quant au devenir de Spidey ou de Peter Parker : les péripéties se devinent une demie-heure à l'avance et le fil d'Ariane du scénario est une rampe d'escalier.
Enfin, et surtout, puisque cela conditionne le tout, la surabondance d'adversaires et donc d'obstacles et de défis pour Spiderman/PeterParker : Bouffonvertbis, Sandman, lui-même côté obscur, les problèmes de couple, et le Venom. Du coup, chaque symbolique, chaque étape, chaque enjeu de ces confrontations ne sont qu'abordés et expédiés à la va-vite, avec force raccourcis voire quelques incohérences...Cela apparaît particulièrement criant, une fois de plus, quand on compare avec les deux films précédents où il n'y avait qu'un ennemi pour Spiderman, qu'un problème perso pour Peter Parker et où tout était traité avec assez de finesse, et surtout à fond.
Témoins de cette surenchère quantitative qui nuit à la qualité : les trop courts moments accordés au personnage de Tante May, dont les dialogues sont bizarrement lourdeaux ; la story du Sandman, assez poignante puisque bien traitée au début, mais alors à la fin, on n'en n'a plus rien à foutre ; les pertes de temps pseudo humoristiques liées aux changements de personnalité de Peter Parker (même si le pétage de plomb en pleine rue, avec chorégraphie à la cool, reste très fun) ; le sous-traitement archi-scandaleux du Venom (surtout quand on connaît la popularité du perso pour les fans du comics) ; Kirsten Dunst qui deviendrait presque énervante ; et surtout des raccourcis fainéants et énervants : faire suivre la grosse confrontation finale à travers une retransmission en direct à la télé, avec commentaires bien lourds (c'est nul, mais nul d'une force ahurrissante de la part de Sam Raimi) et faire que Harry Osbourne survive à une explosion de grenade en pleine gueule !!! (là quand-même, c'était le chapeau...)
Bon malgré tout, on retiendra de vrais bons moments – qui laissent donc un goùt d'amertume - : voir Spidey en black au cinéma, ça le fait ; voir Venom au cinéma, ça le fait ; et James Franco est encore hyper bon dans tous ses rôles différents, mais surtout dans celui de l'enculé à qui on a envie d'éclater la tronche à coups de barre à mine.
Et toujours une question : Comment Peter Parker fait-il pour fabriquer (et réparer) son (ses) costume(s) ?