Le nouveau monde

J'attendais beaucoup de ce nouveau film de Terrence Malick, auteur, faut-il le rappeler, du chef d'oeuvre La Ligne rouge, étant donné son sujet (qui me passionne) et le point du vue du réalisateur...
Pas de mauvaise surprise, on a bien affaire à un film de Terrence Malick, avec des voix off interrogeant l'âme de la Nature et ses voix impénetrables...avec des images à couper le souffle, et une bande son proprement majestueuse de James Horner.
L'histoire est celle de la première colonie d'émigrés anglais en Amérique, à l'endroit de la future Virginie, enfin, en fait l'histoire est plutôt celle de l'amour idéalisé entre le capitaine Smith (interprété par Colin Farell) et une princesse indienne, dont on apprend à la fin qu'elle s'appelle Pocahontas (on ne rit pas s'il vous plaît, c'est une histoire vraie...).
En fait le film peut se comparer à un mix de 1492 Christophe Colomb et de Danse avec les Loups, ce qui correspond bien au ton et à la qualité du film...
De mon point de vue, ce film est une déception : le rythme lent me paraît moins bien géré que pour La ligne rouge, et il y a des ellipses assez mal amenées, qui font que le film est assez mal découpé au final, et certaines séquences (l'arrivée, l'exploration, la rencontre, le conflit) laissent donc sur leur faim...
Deuxième gros défaut du film de mon point de vue, le script insiste beaucoup trop sur l'histoire d'amour autour du personnage de Pocahontas, le contexte du Nouveau Monde n'étant donc qu'un contexte d'arrière plan...Je m'attendais à une reflexion sur le choc de la découverte, sur le choc de civilisations...je me disais que Malick aurait présenté ça avec quelque chose d'original...Au lieu de ça on a des préoccupations intimistes assez égoïstes (en regard de ce contexte exceptionnel justement) de trois protagonistes plus ou moins empathiques.
Donc à mon avis, trop d'amour, d'eau de rose et de sentiments, pas assez d'ampleur, d'emphase et de reflexions métaphysico-poétiques...
J'exagère sans doute un peu, sans doute aussi trop à l'aune de La ligne rouge, mais je pense que c'est un point de vue que certains d'entre vous comprendront...
Reste le sujet de débat : Colin Farell joue-t-il bien ? Je serai tenté de répondre par la négative...ça va pour le début du film, mais à partir du moment où apparaît le second personnage masculin (très bien interprété par Christian - Néo batman qui a mal à la gorge- Bale), on voit la différence, et on se demande comment Colin a pu faire illusion dans Minority Report et La Recrue...Après ses ratages dans Alexandre et Daredevil, je prie pour qu'il ne flingue pas le Miami Vices de Michael Mann...

Je rejoins Guigo sur de nombreux points :

- une musique à couper le souffle
- des images absolument somptueuse

et je pourrais m'arrêter là, ces raisons justifiant amplement à mon avis de voir ce film. Malick est un artiste, un créateur d'images. Ce film est rempli d'humanité. Il sait faire parler la nature - qu'il s'agisse aussi d'ailleurs de la nature humaine - comme peu.


Je rejoins aussi Guigo pour les lenteurs, le manque de rythme. C'est un film contemplatif, avec de longs passages de voie off qui posent des questions existentielles sur le sens de la vie, l'homme... et ils sont plus maladroitement ammené que dans la Ligne Rouge, sans doute trop nombreux aussi.

Ceci étant, ce film fut pour moi un réel plaisir. Il s'agit certe essentiellement d'une histoire d'amour, mais il faut noter que les acteurs sont très bons. Collin Farrell aussi d'ailleurs ! Je le trouve tout à fait à son avantage, surtout après le bide du Alexandre d'Oliver Stone... Et j'ai pas été particulièrement marqué par la perf de mr Batman qui m'avait déjà gonflé dans Batman Begins... En revanche, attention les yeux ! Une jeune et jolie actrice au charme infini interprète Pocahontas et j'en suis tjrs pas revenu...

ça manque en effet de contextualisation historique (à mon goût). Si Malick néglige cet aspect - choc des cultures - c'est d'abord parce qu'il a choisi de traiter de la colonisation britannique (le choc a déjà eu lieu depuis longtemps !) et peut-être aussi parce que ça lui évitait tout risque de récupération politique par les temps qui courent... Et puis c'était pas le propos, il voulait faire un film sur l'amour avec un toile de fond humaniste. J'ai accroché, malgré tous ces ptits défaux, j'dois dire que l'image m'a totalement capté, de même que la musique. Parfois on a un peu l'impression d'etre devant Ushuaia Nature ou le Peuple Migrateur, mais comme je kiffe ça aussi... *bravo


Renaissance maintenant ! *bave