Je suis attaché également à la Marseillaise. Pas par mélomanie. Cet air enlevé n'est en effet pas des plus beaux (même si j'aime à entendre les supporters anglais dirent qu'ils sont impressionnés quand notre hymne retentit dans un stade *bravo ) Bref, c'est pas pour ça que j'aime notre hymne. Ce n'est pas non plus par goût pour le bellissicisme ou la violence en général. La Marseillaise n'en fait pas des valeurs indispensables qu'il conviendrait exhalter. Ce chant a au contraire pour vertu de rappeler le long combat pour la liberté, les drames par lesquels il a fallu passer pour imposer la république. Le rappeler incite à la vigilance.
Le philosophe Paul Ricoeur avant de mourir en mai dernier répondait à un journaliste qui lui demandait quelle était sa plus grande crainte pour l'avenir de l'humanité que, sa vie durant, il n'avait cessé d'être effrayé par la fragilité des bases sur lesquelles reposent nos régimes démocratiques. La Marseillaise en rendant hommage aux hommes et aux femmes qui ont combattu les premiers contre l'absolutisme et sont morts pour avoir en leur temps voulu élever la dignité humaine, rappelle cette fagilité et imprime en chacun de nous la valeur de la démocratie.