Microsoft paiera 775 millions de dollars à IBM pour solder un litige anti-trust
Le numéro un mondial du logiciel Microsoft, va payer 775 millions de dollars au groupe informatique IBM pour solder un litige pour pratiques anti-concurrentielles remontant au milieu des années 90, ont annoncé les deux groupes vendredi dans un communiqué.
IBM s'était plaint auprès d'un juge fédéral de "certaines pratiques de Microsoft", ayant affecté ses activités concernant notamment son système d'exploitation OS/2 et ses produits SmartSuite, selon le communiqué.
Le géant informatique a accepté que les réclamations ayant trait à son activité serveurs (matériel et logiciel) soient abandonnées, et s'est aussi engagé à ne plus chercher à obtenir des dommages et intérêts concernant les pratiques de Microsoft sur ce segment avant le 30 juin 2002.
L'accord à l'amiable prévoit que Microsoft verse 775 millions de dollars à IBM et lui offre un avoir de 75 millions de dollars pour le déploiement de logiciels Microsoft dans ses murs, précise le communiqué.
Microsoft s'engage aussi à abandonner toutes ses réclamations pour pratiques anti-concurrentielles à l'égard d'IBM.
Des accords bi-partites selon lesquels les deux groupes s'engageaient à ne plus se poursuivre mutuellement et à résoudre leurs litiges en cours devaient arriver à échéance en juillet, ont expliqué IBM et Microsoft.
Des discussions avaient démarré il y a deux mois pour résoudre à l'amiable les derniers conflits dans la perspective de cette échéance.
"En tournant la page sur ces problèmes anti-trust autant Microsoft qu'IBM peuvent désormais aller de l'avant, en coopérant et en restant concurrents, pour apporter aux clients les meilleurs produits et services", a déclaré Brad Smith, directeur des affaires juridiques de Microsoft.
"Ces dernières années, nous (Microsoft, ndlr) avons été concentrés sur la résolution de nos conflits avec d'autres entreprises, et l'annonce d'aujourd'hui marque un nouveau pas important dans cette direction", a-t-il ajouté.
Plus laconique, son homologue d'IBM, Ed Linen, a indiqué que son groupe était "satisfait d'avoir résolu à l'amiable ces litiges qui duraient depuis longtemps".
Depuis deux ans et la fin du procès anti-trust intenté par le gouvernement américain, Microsoft a multiplié les accords à l'amiable avec les consommateurs et les entreprises qui le poursuivaient pour abus de position dominante.
Les traités de paix les plus retentissants ont été signés avec Sun Microsystems, Time Warner (à propos du navigateur Netscape d'AOL), Novell ou encore fin 2004 avec la CCIA, une fédération mondiale de concurrents qui avait été l'un des adversaires les plus constants dans sa virulence.
Le plus gros obstacle, de loin, reste pour Microsoft le combat devant la justice européenne après la condamnation par Bruxelles en mars 2004 à une amende record de 497 millions d'euros ainsi qu'à une série de mesures destinées à "corriger" l'abus de position dominante.
Vers 15H20 GMT, l'action Microsoft prenait 0,28% à 24,90 dollars, tandis que celle d'IBM gagnait 0,8% à 74,80 USD.