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 Le vote des enseignants...

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MessageSujet: Le vote des enseignants...   Le vote des enseignants... EmptyMer 1 Juin - 13:19

LE TRAITÉ constitutionnel a divisé les salles des profs. Et, accessoirement,
les couples. Stéphanie Morillon, enseignante d’histoiregéographie dans un collège ZEP (zone d’éducation prioritaire) du 10e arrondissement de Paris, a voté non au référendum, dimanche 29 mai, tandis que son mari, enseignant lui aussi, optait pour le oui. En 1992, Stéphanie avait voté oui
au traité de Maastricht. Aujourd’hui, elle considère que l’élargissement
à vingt-cinq a été « très nuisible à l’Europe politique ». Elle trouve les pays de l’Est très libéraux et ne croit pas qu’il soit possible de s’accorder sur une Constitution. « L’objectif du traité, c’est d’instaurer une concurrence libre et non faussée, considère-t-elle. Ce texte est trop libéral. » La nature du traité a convaincu bon nombre d’enseignants, marqués à gauche, de rejeter une approche trop économique. Défenseur
du non, Vincent Silveira, professeur de mathématiques dans un lycée parisien et membre du SNES (principal syndicat du second
degré), considère que « les gens ont voté comme il le fallait ». « Malgré le
matraquage médiatique en faveur du oui, ils ont refusé cette Europe libérale qui leur était proposée », relève-t-il. Le message vaut donc, selon
lui, pour les élites en général et l’actuel gouvernement en particulier :
« C’est une belle gifle que nous leur avons donnée. J’espère qu’ils en tiendront compte et quitteront les postes qu’ils occupent actuellement. »
Des critiques partagées par Suzanne : professeure de physique en classe prépa scientifique à Paris, elle se considère comme « pro-européenne
» et a voté oui au référendum de Maastricht. « Ce n’est pas de gaieté de coeur que je suis allée voter pour le non, assure-t-elle. Je suis consciente que nous ne pouvons pas vivre repliés sur nous-mêmes. Mais l’Europe a été confisquée par les élites. Si on n’avait rien dit et rien fait, on continuait à foncer tête baissée vers cette Europe trop libérale et trop inégalitaire qui ne donne pas la parole aux petites gens. » Militant du SNES en Haute-Corse, Bruno Lancry a activement participé à un collectif pour le non. « Avec la Constitution, les services publics allaient être mis en concurrence, ce qui soulevait des inquiétudes par rapport à l’éducation nationale.» La souplesse de la Constitution sur les questions de laïcité ajoutait encore au rejet : « On y voyait, à terme, une remise en cause d’un de nos grands principes, ce qui n’était pas acceptable. » Fabienne Bertot, proviseure au lycée Henri-Wallon, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), réfute ces arguments. Elle était favorable au oui : « On recule le moment où on deviendra une Europe fédérale, assure-t-elle, mais si on n’arrive pas à la construire, on sera mangé à moitié par les Américains, à moitié par les Chinois. » la loi fillon comme aiguillon Sur la même logique, Maud, jeune professeure d’anglais de 27 ans, qui enseigne à Paris, se définit comme étant « socialiste, profondément de gauche ». Après avoir
longuement hésité, elle a voté pour le oui : « J’ai eu envie de voter non
au départ, mais j’ai finalement été excédée par les idées que les partisans
du non exprimaient : on a fait dire tout ce qu’on voulait au texte, en
mentant délibérément aux gens. Ce traité comportait quand même un
certain nombre d’avancées sociales.»Le référendum a aussi constitué
une occasion d’obtenir une revanche sur le gouvernement. Laurent
Joly, 34 ans, professeur de lycée professionnel à Toulouse, n’a
jamais hésité quant à son vote. « On a pris une série de claques avec
les retraites, la loi sur l’école, l’assurance-maladie… Avec toutes nos
mobilisations, on a eu le temps de construire un mouvement dans la
durée, avec un gros travail de réflexion. Cela explique aussi qu’il y
ait eu une prise de conscience sur l’évolution de l’Europe », indique-
t-il. Dans son établissement, le oui dominait assez largement : « Il
y avait peu de défenseurs du oui très affirmatifs. Les rares profs à défendre la Constitution, on leur est tombé dessus », sourit-il.
Professeur en Seine-Saint-Denis, N. demande l’anonymat pour expliquer
son vote positif. « Il y a beaucoup de pasionarias d’extrême gauche
dans mon lycée qui me le feraient payer… », justifie-t-elle.
Elle a voté oui sans trop hésiter. « Le non vient de notre côté
“mauvais coucheurs”. On râle, on est mécontent, on a une réaction épidermique et on ne répond pas à la question posée », souligne l’enseignante. Elle y voit une démonstration du noyautage de l’éducation nationale par l’extrême gauche. « Beaucoup de profs sont proches d’Olivier Besancenot et avaient même collé des autocollants
avec le non sur leurs casiers. L’opposition au libéralisme était leur
principale motivation. » Les autres, ceux qu’elle appelle les « indécis »,
ont choisi le non pour marquer une colère plus conjoncturelle. « Le oui
a payé les délocalisations, la réforme des retraites, le chômage… », analyse-t-elle. Bruno Lancry revendique cette fonction d’exutoire : « La loi Fillon a servi d’aiguillon et a donné envie d’exprimer notre ras-le-bol. Il y avait des collègues qui voyaient des aspects positifs dans le traité mais
qui n’ont pas supporté les attaques du gouvernement contre les collèges
et les lycées. » La proximité traditionnelle des enseignants avec le
Parti socialiste n’a pas suffi. « Depuis plusieurs années, on a le
sentiment de ne pas être défendus par le PS, avance-t-il, cela explique
l’éloignement de beaucoup de profs. »

Luc Bronner, Martine Laronche
et Jérôme Lévy (Le Monde d'"aujourd'"hui)

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J'avais déjà des doutes quant à mes futurs collègues. Ce me donne de moins en moins envie de discuter dans les salles de profs ct'histoire, même s'il demeure quelques rares esprits éclairés... *mur
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Guigo
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MessageSujet: Re: Le vote des enseignants...   Le vote des enseignants... EmptyJeu 9 Juin - 22:52

'Faut pas exagérer non plus Aurel ! *hein
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