On ne présente plus M Winding Refn. Comme à l'accoutumé, il nous livre ici un film ultraviolent. Mais une violence froide comme son film, comme son héro, comme Los Angeles ... En ce point et en de nombreux autres, le film présente beaucoup de similitudes avec collateral de Michael Mann. En premier lieu, le thème central du film c'est la solitude des individus dans une mégalopole déshumanisée ou seule l'agressivité permet de survivre. La taille de la ville est telle que chacun pour exister doit être véhiculé. La voiture comme encore une altération de l'humanité.
Dans cet univers, le driver a toutes les qualités pour s'en sortir. Mais voila il a aussi des sentiments. Un être complexe partagé entre pure bonté et extrême sauvagerie. Sans dévoiler le reste du film, le scénariste prends un plaisir évident à fracasser l'image du héro qu'il a méticuleusement construite tout au long du film. Il fait en sorte que le spectateur perde ses repères, le bien, le mal - la recours à la violence utile mais aussi coupable - l'amitié mais intéressée - le méchant gentil - le gentil méchant.
La force du film réside aussi et surtout dans le talent du réalisateur. Même le plan le plus anecdotique est le fruit d'une réflexion esthétique. C'est toujours très beau mais sans atteindre une dimension conceptuelle qui nuirait à la force de l'histoire racontée. Le film est très contemplatif mais c'est pour mieux nous mettre une claque quand le rythme s'accélère.
Certainement le film le plus abouti de l'œuvre de NWR. Un véritable chef d'œuvre.