L’utérus d’une Suédoise bientôt greffée sur sa fille ?
Info rédaction, publiée le 15 juin 2011
Une femme de 56 ans a accepté de donner son utérus à sa propre fille, infertile. Une première mondiale.
La situation est inédite. Eva Ottosson, une Suédoise de 56 ans, a accepté de donner son utérus à sa fille Sara, 25 ans, qui souhaite enfanter. La jeune femme, victime d’une malformation, le syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH), ne peut pas avoir de bébé. Une maladie qui affecte une personne sur 5.000.
Si le don d’organe est devenu relativement fréquent, recevoir l’utérus de sa mère, où l’on a soi-même grandi, est une chose qui n’a jamais été réalisée auparavant.
Eva Ottosson a déclaré à la BCC : "Ma fille et moi-même considérons ce sujet de façon rationnelle. Un utérus est un organe comme un autre, comme un rein. Elle en a besoin, j'en ai un, je n'en ai plus besoin et je ne vois aucun problème d'éthique à lui donner le mien".
Si l’opération est un succès, Sara, enseignante résidant à Stockholm, pourrait être inséminée artificiellement avec un embryon créé à partir de ses ovaires et du sperme de son compagnon. Elle pourrait ainsi donner naissance à un nourrisson, qui serait alors porté par le même utérus que celui dans lequel elle s’est développée il y a 25 ans.
La césarienne serait inévitable pour cette naissance particulière. Et l’utérus transplanté serait retiré après deux ou trois ans, afin d’éviter toute complication.
Une opération plus délicate qu'une greffe du coeur ou du foie
La procédure serait plus difficile à réaliser qu’une greffe du foie ou du coeur, et n’a été tentée qu’une seule fois sur un être humain, en 2002 en Arabie Saoudite, entre deux patientes n’ayant aucun lien de parenté. L’opération s’est soldée par un échec. L’utérus avait dû être retiré 99 jours après la transplantation car la patiente avait développé des complications.
Le professeur Mats Brännström, spécialiste des transplantations d'organes de l'université suédoise de Gothenburg, explique, cité par L’Express : "Le plus difficile est d'éviter une hémorragie qui pourrait être fatale à la patiente greffée et de s'assurer qu'il y a suffisamment de vaisseaux sanguins capables d'alimenter l'utérus".
Eva et Sara ne sont pas les seules candidates à une telle opération. Selon l'équipe médicale qui travaille sur la greffe d'utérus en Suède, dix "couples" (la plupart des mères avec leur fille) sont à l'étude.
Si Sara est éligible, son opération pourrait se dérouler au printemps 2012. Sa mère précise à la BBC : "Il s'agit du seul espoir pour ma fille d'avoir un bébé normalement, et si cela ne marche pas, elle adoptera un enfant".
On arrête pas le progrès