A la vôtre! On boit globalement moins d’alcool en France, mais les
tendances diffèrent beaucoup selon les régions, selon la première étude
du genre réalisée région par région.
L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (
INPES) et
l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (
OFDT) ont publié
jeudi un atlas régional des consommations d'alcool, mis au point à partir
de données obtenues en 2005 dans l'enquête Escapad
auprès des jeunes de 17 ans lors de la journée d'appel de préparation à
la défense et dans le Baromètre santé, chaque enquête touchant quelque
30.000 individus.
Malgré une consommation en baisse depuis plusieurs décennies,
surtout chez les adultes, l'alcool reste la substance psychoactive la
plus consommée en France : 8,4% seulement des 12-75 ans déclarent
n'avoir jamais bu aucune boisson alcoolisée. Le vin reste l'alcool le
plus consommé (77% en ont bu au moins une fois au cours de l'année), la
consommation quotidienne augmentant avec l'âge (39% des plus de 65 ans,
contre 1% chez les moins de 20 ans). Les ivresses ponctuelles sont en
revanche l'apanage des plus jeunes.
A l'adolescence, un usage régulier de boissons alcoolisées est plus
répandu dans l'ouest et en Bourgogne, plus rare en Ile-de-France et
dans le Nord-Pas de Calais, note l'Atlas, pour qui ces écarts de
fréquence s'expliquent en partie «par les disparités sociales et
économiques». Depuis 2003, une seule région, la Bourgogne, laisse
apparaître une augmentation de la consommation régulière chez les
jeunes.
Les Bretons championsLa Bretagne est la région en tête pour la consommation ponctuelle
des jeunes (au moins cinq verres en une occasion en un mois). Ce type
de consommation, et les ivresses qui vont avec, sont particulièrement
limités dans le Nord-Pas de Calais, la Picardie, la Haute-Normandie et
surtout l'Ile-de-France.
A l'âge adulte, les régions où on boit le plus tous les jours sont
Midi-Pyrénées, le Languedoc-Roussillon et le Nord-Pas de Calais, et
celles où on boit le moins la Basse-Normandie, les Pays de la Loire et
l'Ile-de-France.
Deux régions apparaissent "en retrait" pour la consommation
ponctuelle des adultes (au moins six verres en une occasion une fois
par mois) : la Haute-Normandie et encore l'Ile-de-France. A l'inverse
la Bretagne dépasse tout le monde pour ce type de consommation.
François Beck, responsable du département évaluation de l'Inpes,
remarque auprès de l'AFP que «les cartographies des alcoolisations des
adolescents et des adultes ne se superposent pas bien», l'imprégnation
culturelle régionale étant plus forte chez les adultes que chez les
jeunes -sauf peut-être en Bretagne, où, de génération en génération, «n
valorise le fait de boire»
Quant à la spécificité de l'Ile-de-France, il l'explique par la
cohabitation de "populations culturellement diverses", dont certaines
rejettent l'usage de l'alcool. En outre la consommation quotidienne est
"plus le fait des populations rurales" -et il y en a très peu en IDF.
Bourguignons, Bretons même combat