Pour les heureux possesseurs de décodeurs
Le porno féminin à l'honneur sur Canal+ Interdite aux moins de 18 ans, la soirée «X femmes» bientôt programmée par Canal+ à la case fesses du samedi 25 octobre, à minuit. Et pour cause: il y aura du cul, du porno, de l’érotisme et… des filles.
Six personnalités ont chacune filmé un court-métrage sur le sujet. Et pas des moindres en termes de glamour à la française: Arielle Dombasle, Mélanie Laurent, Caroline Loeb, Helena Noguerra, Laetitia Masson et Lola Doillon. Mais ne nous y trompons pas: elles ne sont pas nues devant la caméra, elles sont réalisatrices. Et elles devaient oser «montrer les choses». C’était la règle du défi.
Et le plaisir féminin dans tout cela?
Pour la productrice, Sophie Bramly, confier la réalisation de films X à des femmes a permis de combler un manque: «Soit on a des pornos faits par des hommes dans lesquels la femme ne se reconnaît pas, soit on a des films érotiques qui sont récupérés par l’imagerie publicitaire.» Pas de milieu, donc? «Dans les pornos masculins, le plaisir de la femme est nié, reprend Sophie Bramly. Les actrices X bombent le torse, pensent à se remettre les cheveux en place… bref, elles ne sont pas du tout dans leur plaisir à elles.» Et de promettre que cette fois, «enfin, il y a une montée progressive du désir.»
Pour les réalisatrices, le challenge était compliqué. D’autant que le porno, sous ses airs foutraques, est très codifié. A 10 minutes du début, il y a une fellation; «au bout de 20 minutes, ils se font enculer, forcément», rit l’une des réalisatrices.
Lola Doillon parle même de «film de genre». Qu’elle s’est amusée à détourner en mettant en scène un couple d’amoureux dans un lit normal, mimant les gestes d’un duo porno, en plein ébat dans un film porno qui passe sur la télé en arrière fond.
Helena Noguerra, elle, assume à 100%. «J'ai fait un film X, pas intellectuel ni érotique. Je ne me suis pas posé de limite morale, même s'il y a des choses que je n'aurais pas aimé filmer.» Comme des scènes humiliantes pour les femmes, où elles se font «cracher dessus, ce dont les Japonais raffolent pourtant.» A la place, elle a mis en scène des acteurs et actrices - des vrais hardeurs et hardeuses - qui dansent dans un peep-show. «Mon actrice a un côté BD. Elle est l'enfant de Pamela Anderson et Brigitte Bardot, gaulée parfaitement, avec des petits seins pas refaits».
Les délices du mot enculé
Quant à Laetitia Masson, elle reconnaît avoir eu du mal à filmer la scène d’«amour», se demandant si ce n’était pas «une fausse bonne idée» de s’être lancé là-dedans. Pourtant, son court-métrage, intitulé «enculées», parle sans détour d’une pratique qui fait peur à un paquet de filles: la sodomie. Lorsque son personnage principal, devenue escort-girl par nécessité financière, se retrouve avec un client qui lui demande de se retourner, elle s’adosse à un mur pour mieux se protéger.
Enculé, enculer. Prononcer ces mots sans rougir est déjà un défi à lui tout seul. Pierre Bisiou l’a bien compris, lui qui vient d’écrire un roman sous le titre «Enculée» (éd. Stock), sorte de manuel de la sodomie vu par... un homme.