Le ministre de la justice américain menacé d'"impeachment"LE MONDE | 01.08.07
Une partie de la presse l'appelle "Gonzo". En termes plus choisis, une moitié du Sénat estime qu'il a "perdu toute crédibilité". L'Attorney General (ministre de la justice) Alberto Gonzales s'enfonce chaque jour davantage en tentant de se défendre. Mardi 31 juillet, un groupe de représentants démocrates a introduit une résolution à la Chambre pour obtenir sa mise en accusation (impeachment) devant le Congrès. Le porte-parole de la Maison Blanche, Tony Snow, a mis cette initiative au compte de l'atmosphère "toxique" qui règne actuellement au Congrès.
M. Gonzales figurait déjà parmi les cibles privilégiées des démocrates depuis que son ministère a licencié huit procureurs fédéraux, en décembre 2006, pour des raisons apparemment politiques. Il a irrité les sénateurs en affirmant systématiquement ne se souvenir de rien, alors que son calendrier a montré qu'il avait participé à des réunions sur la question.
MYSTÉRIEUX "PROGRAMME"
Cette fois, il s'agit d'un épisode rocambolesque. Le soir du 10 mars 2004, Alberto Gonzales, alors avocat de la Maison Blanche, s'est rendu, en compagnie du chef de cabinet Andrew Card, à l'hôpital de Washington, où était hospitalisé le ministre de la justice, John Ashcroft, pour une opération de la vésicule biliaire. Il portait une enveloppe. Alors que le ministre était sous sédatifs, il a tenté de le convaincre de signer la réautorisation du programme d'écoutes électroniques secrètes de la National Security Agency (NSA), qui venait à échéance.
La visite nocturne à l'hôpital avait été mentionnée dans quelques cercles. Sa signification n'a été vraiment révélée que lorsque l'ancien adjoint de M. Ashcroft, James Comey, présent à l'hôpital lui aussi, a expliqué le 15 mai qu'il avait refusé d'endosser le programme et qu'il avait menacé de démissionner, ainsi que plusieurs autres responsables du département de la justice, s'il était adopté en l'état.
Or M. Gonzales avait affirmé lors de précédentes auditions qu'il n'y avait eu aucun débat au sein de son ministère sur la légalité de ce programme. Les sénateurs ont été agacés par ses formules systématiquement mystérieuses.
Personne n'a encore pu savoir quel est exactement le "programme" qu'il était si urgent de faire renouveler à M. Ashcroft. "Le programme que le président a confirmé", se borne à dire M. Gonzales. Ou : "Le programme dont nous parlons aujourd'hui". A ne pas confondre, dit-il, avec "les capacités opérationnelles dont nous ne parlons pas aujourd'hui" (et qui sont celles qui auraient fait débat).
L'affaire a encore rebondi le 26 juillet lorsque le directeur du FBI, Robert Mueller, a contredit son ministre et affirmé qu'il y avait bien eu dispute à propos d'"un programme de la NSA qui a été beaucoup commenté". M. Mueller était lui aussi à l'hôpital, où il avait été appelé par M. Comey, qui craignait d'être évincé de la chambre du patient par ses adversaires. Selon le New York Times, M. Mueller avait alors lui aussi menacé de démissionner.
Le quotidien, qui réclame l'impeachment de M. Gonzales en termes vifs, émet l'hypothèse que le programme en question allait plus loin que celui qui a finalement été mis en place - et qui a été révélé par la presse en décembre 2005. Il autorisait peut-être les écoutes téléphoniques sans mandat judiciaire sur le territoire même des Etats-Unis. Dans ce cas, estime le quotidien, l'attitude de M. Gonzales servirait à protéger le président Bush.
Corine Lesnes
Magouilles et compagnie à la maison blanche ... Belle performance signé d'un habitué du haut du classement, Georges W.
Dans le prochain episode de TopMagouille, une belle rentrée du petit Nicolas ou comment il a fait en sorte de faire gagner à BP des concessions d'exploitation en Lybie pour obtenir une decision de justice favorable a un terroriste Lybien en Ecosse (souvenez vous, Lockerbie ...), le tout associé a un gros paquet de fric Qatari, un contrat de vente de centrale nucléaire et un sac de missiles Thales pour faire le malin ... Le tout remis de la main à la main par Cecilia Martin.
Rappelons que les dessous de l'affaire Ingrid Betancourt "liberation du chef de la guerilla Farc pour rien" n'ont pas encore été devoilés ... Il en a encore dans la manche le bougre ...