Le sida, une affaire de gènes On savait que tous les hommes n’étaient pas égaux devant le sida, on découvre aujourd’hui que le développement du virus serait dicté par nos gènes.
Une équipe de chercheurs internationale a analysé le génome de 500
patients atteints du sida et a découvert que trois gènes semblent jouer
un rôle important dans la réponse très variable des individus à une
infection par le VIH. Ces résultats, publiés vendredi dans la revue «
Science», relancent la traque de la maladie.
Un gène «antisida» très puissantLes chercheurs ont mis en évidence, chez les personnes capables de se
défendre naturellement contre le virus, trois gènes fortement impliqués
dans le mécanisme de résistance au VIH.
«Il existe chez les personnes qui luttent naturellement contre le virus
une variante du gène HLA-B qui empêche ces mutations. C'est le gène
«antisida» le plus puissant», explique Amalio Telenti, à la tête de
l’équipe et chercheur à l’Institut de microbiologie de l'Université de
Lausanne, dans le journal «
Le Temps»
Les deux autres gènes sont encore à l’étude.
Héritage génétiqueOutre l’interrogation que suscite le processus de blocage du
développement du virus, cette découverte confirme l’inégalité des
hommes face au VIH et soulève un autre problème: pourquoi certaines
personnes sont porteuses de ces variantes génétiques et pas d’autres?
La faute à des milliers d’années de lutte contre les rétrovirus,
famille à laquelle appartient le VIH, dont le génome humain porte
encore les traces. Les populations les plus exposées à ces rétrovirus
ont développé une résistance, à travers les années, les autres, non.
«On sait depuis 1996 que 2% de la population européenne est résistante
au sida grâce à un gène (CCR5) qui empêche l'entrée du VIH dans la
cellule», affirme Amalio Telenti.
Que l’on dispose ou non de ce précieux héritage génétique, cette
découverte lance de nouvelles pistes pour le traitement du sida et pour
l'élaboration d'un vaccin, sur lequel se penche notamment l'
Agence fnationale de recherches sur le sida.