Little children

L'histoire:
Dans les environs de la côte est des Etats-Unis, une banlieue bon chic bon genre, avec ses maisons bien plantées, bien organisées, à l'image des vies qui s'y écoulent. Les parterres sont joliment fleuris et les mamans amènent quotidiennement leur progéniture au square qui fait office de bureau des ragots. Par habitude, Sarah (Kate Winslet) y promène sa petite Lucy, et y retrouve aussi les voisines pour entendre les derniers commérages. Un de leur sujet de prédilection est Brad (Patrick Wilson) : un père au foyer que toutes les mères du quartier présentent comme le roi de la promo, leur fanstasme du square.
Mais le train-train quotidien se trouve soudainement bousculé par deux évènements: Sarah, suite à un pari avec les autres mères, finit par embrasser Brad et génère ainsi un trouble latent entre eux et un ancien détenu pour cause d'exhibitionisme devant des enfant emmenage dans le quartier...

Bon, ce film de Todd Field (In the bedroom, 2001) est en fait une adapation du très bon "Les enfants de choeur" de Tom Perrotta et c'est votre jour de chance, il se trouve que je l'ai lu. Bon déjà, très très mauvaise bande-annonce qui ne montre en rien la réalité du film. On s'attend à une liaison sulfureuse de 2h et des brouettes entre les 2 protagonistes et qu'est ce qu'on obtient en réalité? Quatre épisodes de Desperate Housewives à la suite. De plus, après la bande-annonce, je me suis souvenue de ce livre mais cela n'avait en aucun cas l'air d'en être l'adaptation pour autant.
Et pourtant!!!! Si vous voyez le film, aucun besoin de lire le livre parce que tout, absolument tout s'y trouve. Je n'avais jamais vu ça. Rien n'a été coupé. Et quand quelque chose était difficile à exprimer en image, qui c'est que vlà? Le narratteur omniscient! Alors, c'est bien, on comprend tout mais qu'est ce que c'est long! J'ai eu l'impression que le réalisateur, ne trouvant pas que couper, que sous-entendre, a décider ne faire aucun choix. Ce qui nous fait un film de 2h20, et des gens qui se sont presque précipités dehors dès l'apparition du générique (faut dire, on a été gâté niveau public, il était réactif, on savait quand avoir peur, quand rire, quand stresser à mort grâce à leurs bruitages constants).
Bon, ceci étant dit, j'ai bcp aimé ce film. Notamment pq j'ai bcp aimé le bouquin. L'histoire est sympathique. La construction est assez peu commune, de nouveaux personnages toutes 20/30 minutes (tous les 2/3 chapitres), comme pour redonner du souffle au film. Et ca fonctionne bien. Et puis, il présente ce petit truc que je recherche dans les long métrages de ce type: ça ne finit pas comme on l'espère, ni comme on le sent venir.

Contrairement au public extrêmement naïf présent dans la salle qui semblait s'étonner bien trop souvent des rebondissements cousus de fil blanc, j'ai trouvé que c'était un scénario somme toute bien banal, vu et revu, et seul le réalisateur semble croire à l'originalité de son histoire (l'Amérique puritaine, une femme adultère... Madame Bovary..) pour nous servir un film un brin longuet... ce à quoi la bande originale totalement transparente de Thomas Newman n'aide pas franchement à faire passer plus facilement la pilule (je vais finir par le mépriser autant que Danny Elfman, c'est quand même fort... ).
Cela dit, malgré ce que l'on pourrait croire, j'ai bien aimé ce film, d'une part grâce aux acteurs particulièrement justes et d'autre part, comme le dit Somuch', parce que cela ne fini pas comme on l'espère… même si à mon sens, on le sent que trop bien venir.

ZimZum a écrit:

Cela dit, malgré ce que l'on pourrait croire, j'ai bien aimé ce film, d'une part grâce aux acteurs particulièrement justes et d'autre part, comme le dit Somuch', parce que cela ne fini pas comme on l'espère… même si à mon sens, on le sent que trop bien venir.

En même temps, je connaissais le dénouement, donc je n'ai eu que l'impression que la fin ne se laissait pas sentir.