The Departed

The Departed étrangement traduit en français par Les Infiltrés…oui parce que pour les non anglophones, Departed c’est plutôt le mec qui est enfermé dans une boite en sapin à 6 pieds sous terre plutôt que le type qui joue la taupe chez l’adversaire. En même temps vu le nombre de décès au cours du film on peut comprendre la fine nuance qui s’immisce entre les 2 termes…
L’histoire est assez simple, 2 camps : la pègre irlandaise dirigée par Nicholson et les flics dirigé par Sheen. Dans chaque camp une taupe placée par l’adversaire, Di Caprio flic chez les bandits et Damon bandit chez les flics. S’en suit une série d’événements qui vont mettre a rude épreuve les nerfs des infiltrés, qui risque leur peau en permanence.
Au départ, j’ai un peu flippé devant les 2h30 de film. En fait ca passe super vite et ca grâce a une mise en scène et une réalisation impeccable, par moment ultra punchy et plutôt moderne et par d’autre très classique. Le film est hyper fluide, la narration coule naturellement et on ne s’ennuie pas malgré une histoire somme toute assez classique. Les acteurs sont tous remarquables, Di Caprio a fini de me convaincre de son talent, Nicholson exceptionnel, Martin Sheen hyper convaincant, Mark Wahlberg énorme, Alec Baldwin excellent !! Par contre pourquoi on considère normal de donner un premier rôle a Matt Damon ?? Les producteurs doivent vraiment beaucoup l’aimer car c’est vraiment lui le seul point négatif du film…quel tocard…
Un des meilleurs films de l’année, a noter qu’il faut aimer le sang et la répétition du mot fuck (et ses déclinaisons) toutes les 25 secondes….

Je donne mon avis qui pourrait intéresser ceux qui ont vu l'original made in Hong-Kong (Infernal Affairs)...
La question de comparer ce remake à l'original est en effet incontournable...
L'original est un chef-d'oeuvre unanimement salué, beau et classe, écrit et interprété avec maestria... Le remake, évidemment est de très haut niveau...Mais ça reste quand-même un remake, c'est-à-dire qu'étant donnée la simplicité de l'histoire, on n'est plus trop surpris...
L'avantage de ce remake ci, c'est qu'il ya du monde derrière et devant la caméra...Et plutôt du beau...Martin Scorsese imprime une touche personnelle a l'histoire, la rendant moins stylisée (c'est pas Michael Mann...) mais plus documentaire...On aime ou on pas le style un peu pépère méticuleux de Scorsese, mais il faut reconnaître que l'intrigue est tendue comme un slip, et qu'on se prend plusieurs fois à trembler que ça pète...
Du côté des acteurs, là encore Leonardo DiCaprio frappe un grand coup, il est phénoménal, ça en devient presque dégoutant...Il eclipse littéralement tous ceux qui sont autour de lui...A commencer par Matt Damon (pour répondre à Tyler, on rappellera que ce dernier est un super pote de Brad Pitt...qui produit le film) qui n'est quand-même pas si mauvais non plus...Jack Nicholson prouve à nouveau tout son talent et toutes ses limites : toujours cette tendance au cabotinage facile... Et tout de même une galerie de seconds rôles réjouissants : Martin Sheen délicieux, Alec Baldwin cradingue et misérable, Mark Wahlberg enfin aussi bon que ses frangins dans ce rôle de petite pute arogante des services secrets...
La b.o., signée Howard Shore, ne gâche rien en plus...
Donc je conseille évidemment vivement, tout en regrettant un peu qu'il ne s'agisse que d'un remake...Donc pas d'un chef d'oeuvre...

Tyler Durden a écrit:

Alec Baldwin excellent !!

pourquoi ce passage de ta critique arrive à me faire douter de la qualité général du film alors que tout semblait indiquer une bombe...

Ctrl-C / Ctrl-V

ca ne t'empeche pas de faire cu copier/coller de critique ..franchement un mec capable de le faire pour une playlist est capable de tout...

la question des remakes ne se pose pas quand il s'agit de film de qualité et quoiqu'on en dise je prefere le film a NY plutot qu'a Hong Kong...

JB40230 a écrit:

Il ne faut pas oublier que ce film est le remake du très bon Infernal Affairs
film Hongkongais relativement récent. Budget
oblige, les castings et l’enrobage médiatique n’ont rien à voir, mais l’original
qui ne dure qu’1h30, va droit au but, et sans prétention nous livre un polar qui se révèle aussi captivant
qu'efficace. Donc il serait dommage que le second éclipse le premier vu sa
valeur.

Et pourquoi tu vas a la ligne après budget champion ?

Je ne peux pas te cacher que je corrige mes fautes sous Word Sherlock

vivement le correcteur Word intelligent qui corrige synthaxe et grammaire...

J'aurais bien voulu avoir le temps de voir Infernal Affairs avant mais bon c'est quand même un très bon film effectivement (en même temps je l'ai enchaîné direct après le très moyen Je pense à vous donc ça pouvait que bien passé ) et moi qui ne suis pas DU TOUT un fan de Di Caprio, j'étais plutôt sur le uc' comme on dit.

"Je pense à vous" est un film un peu dérangé certes voir malsain mais Edouard Baer est bon dans son rôle

et est ce qu'ils se tirent des balles dans la tete en criant "what's the fuck!!you're fucking with me motherfucker " dans "Je pense à vous"???

j'ai bien aimé ! très bon film !

Il faut 3 choses pour faire un bon film :

1) des femmes à poil.
2) des fusillades.
3) des poursuites en bagnoles.

Sinon c'est nul.

Exactement.

Et d'ailleurs je pense que si Scorcese avait remplacé Matt Damon par Clara Morgane, il aurait pas été loin chef d'oeuvre.

La recette du blockbuster US :

1) Get the girl.
2) Kill the baddies.
3) Save the entire planet.

Voilà, vous savez tout.
La prochaine fois, je vous expliquerai les règles de la narration aristotélitienne.

Tyler Durden a écrit:

Un des meilleurs films de l’année, a noter qu’il faut aimer le sang et la répétition du mot fuck (et ses déclinaisons) toutes les 25 secondes….

Pour le sang j'ai pas trouvé qu'il y'ait vraiment de l'abus.

En ce qui concerne la remarque sur l'etendu du champs lexical utilisé laisse moi te raconter la scene dont j'ai été témoin ce matin meme.

Je viens donc de voir le film, excellent soit dit en passant, et en ressort avec des etoiles plein les mirettes quand j'entends la mémé juste devant moi s'exclamer :"ils n'arretent vraiment pas de dire fuck ces americains".

Alors laisse moi te dire que quand tout ce qu'on a à dire en sortant d'un si bon film c'est "ah ben dis donc ils disent beaucoup fuck", on ferait mieux d'aller voir "hercule et sherlock", "le jour et la nuit" ou de se taire. C'est comme siffler Roberto Alagna ou donner un stradivarius à un manchot.

Alors bon, t'es pas au niveau de l'aieule mais c'est toi le plus proche du juste prix.

Je savais Marcus crooner mais alors mélomane...

tiens en parlant de mélomane, je me souviens plus si j'ai dit que la BO était enorme...

ça c'est vrai !

C'est la mère Denis qui disait ça ! paix à son âme.

Waaaa quelle claque !!


L'année n'étant pas encore terminée, peut-être s'agit-il du meilleur film que j'ai vu en 2006 (année pourtant très riche en petites merveilles, je trouve qu'on a été gâté).



Scorsese poursuit son exploration de la jungle urbaine américaine. Les thèmes abordés dans Gang of New-York sont tous là : milieu interlopes, émigration irlandaise, violence, infiltrations, perte de personnalité / recherche d'identité...


C'est difficile de dire du bien d'un tel film tant on sombre très vite dans les banalités. En effet, comment pouvait-il en être autrement avec un tel maestro aux manettes, avec Nicholson dans le rôle du psychotique ?

Si Nicholson est époustouflant, il continue cependant à décliner des mimiques qu'il maîtrise depuis longtemps. C'est même le maître en la matière. Et cette performance en roue libre est réjouissante, déroutante... Mais l'élément le plus renversant du film est sans contestation possible la performance de Di Caprio. Matt Damon parait bien tiède en comparaison.

J'ai souffert avec lui, j'ai hurlé avec lui, j'ai couru avec lui, j'ai ressenti la tension, la peur, la colère, la rage... Rarement un acteur m'a autant bluffé. Il est tout simplement gigantissime. Sans doute le plus grand de sa génération. Scorsese ne se trompe pas en lui faisant confiance à chacun de ses nouveaux projets, cette fois moins que jamais.

Il ne manque rien à ce film. Le scénario est prenant et bien ficelé, les acteurs excellent ( Marc Walberg... il faut aussi en parler, son rôle est assez petit mais alors quel bonheur !). Non franchement s'il fallait en dire du mal, je ne pourrais que regretter la fadeur de Matt Damon. Il n'est pas mauvais, mais dans l'ombre de tels géants il fait bien riquiqui.

La scène de filature, où Di Caprio joue à cache-cache avec Matt Damon, toute la sensibilité de Scorsese est présente. Jeu de miroir, rideaux de fumée, maitrise des sons, caméras virvoltante... on est paumé avec Di Caprio.

L'usage de la violence, verbale ou physique, relève aussi d'un dosage d'empoisonneur. le poison ici c'est le stress, la tension. On le sent battre dans nos veines pendant 2h30. A chaque nouvelle injection on se crispe un peu plus à son fauteuil.

La BO ne gache rien : Let it loose des Rolling Stones !!! Loin d'être leur titre le plus connu et pourtant sans doute un de leur monument.

10 euro le ciné pour un tel spectacle, c'est donné.

Meilleur film et meilleur réalisateur aux oscars, il doit etre content Martin...