Stratosphérique Kobe Bryant!
23/01/2006 Par FRANÇOIS KULAWIKDe Sports.fr Consulter aussi:
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Extraordinaire, exceptionnel, incroyable... Les superlatifs manquent pour décrire le nouveau récital de Kobe Bryant. Car l'arrière californien a bel et bien signé un exploit historique en inscrivant 81 points face aux Raptors, signant la deuxième marque référence du genre derrière les 100 points légendaires de Wilt Chamberlain. A son avantage au cours de la première période avec déjà 26 points inscrits, KB8 a passé la surmultipliée après la pause, scorant 55 points dans une deuxième moitié aux allures de one man-show et permettant aux Lakers de l'emporter 122-104.
Kobe Bryant a donné le tournis à la défense des Raptors.Kobe Bryant a donné le tournis à la défense des Raptors.
Surpassés les Michael Jordan, Elgin Baylor, Larry Bird, Magic Johnson et consorts ! Kobe Bryant a en effet frappé si fort que désormais seul Wilt Chamberlain lui résiste encore. Wilt Chamberlain et son record le plus mythique: ce cap des 100 points atteint un soir de grâce face aux Knicks à l'hiver 1962. Mais ce record, qui semblait jusqu'alors inaccessible, même pour les plus beaux sujets de la Ligue, semble bel et bien en danger. KB8 avait d'ailleurs donné récemment quelques coups de semonce en rejoignant Chamberlain dans les livres d'histoire avec une série de cinq matches à plus de 45 points ou en délivrant, face aux Mavs, un incroyable récital: 62 points inscrits en trois quart-temps seulement.
Et puisque cette fois, il n'a pas été question de rester sur le banc au cours du dernier quart, Raptors longtemps menaçants obligent, la performance délivrée au Staples Center a été en tous points historique. 81 pour être exact. Avec un probant 28 sur 46 aux tirs dont un édifiant 7 sur 13 à trois points et un solide18 sur 20 sur la ligne des lancers-francs. Et avec surtout quelques purs moments de grâce. Car si la première moitié de la rencontre n'a rien eu d'exceptionnel eu égard aux standards locaux, ses 26 points présentés à la pause donnant tout de même le ton d'une soirée plus que réussie, si les dernières minutes se sont clairement limitées à un un contre cinq histoire d'affoler un peu plus les compteurs, ses coéquipiers ne servant plus alors qu'à faire le nombre et à jouer les utilités, sa performance au cours du troisième acte puis au début du quatrième a en effet confiné au chef d'œuvre.
Après les deux revers concédés chez les Kings puis face aux Suns ces derniers jours, les Lakers semblaient pourtant alors sur la voie d'une troisième défaite consécutive. Et Kobe Bryant bien parti pour signer un énième carton offensif, aussi beau qu'inutile à l'image des 51 points inscrits face à Sacramento. Malgré les belles dispositions affichées par leur artificier vedette au cours de la première période, les Californiens paraissaient en effet jusqu'alors bien incapables de rivaliser avec la réussite de leurs visiteurs, les Raptors profitant de leur verve pour faire la course en tête et compter jusqu'à 18 longueurs d'avance au cœur du troisième acte. Mais c'était sans compter sur les incroyables ressources du grand héros de la soirée. Puisqu'inscrire 26 points au cours de la première moitié de la rencontre n'avait pas suffi, Bryant mettait en effet les bouchées doubles au plus fort de la tempête canadienne pour remettre les siens à flots.
"Même pas en rêves."
Enquillant trois tirs primés consécutifs pris en première intention assortis de quelques paniers à mi-distance, il inscrivait notamment 18 points en à peine cinq minutes pour ramener l'écart sous la barre des dix points puis remettait le couvert, avec cette fois trois dunks claqués coup sur coup, pour faire passer les siens en tête à l'entame de la dernière ligne droite. Le quatrième acte confinait alors à un grand one man-show, ses coéquipiers lui abandonnant tous les tickets de shoot pour tout autant sceller le sort de la rencontre que rentrer de plein pied dans la légende de la Ligue.
Et de recevoir son habituel flot de louanges. De Jerry Buss, le propriétaire de la franchise californienne: "Vous êtes assis et vous assistez à un miracle. C'est difficile à croire. Le cerveau ne peut plus suivre pour se rendre compte d'un tel exploit.", à Phil Jackson, l'entraîneur des Lakers parlant en connaissance de cause pour avoir coaché Michael Jordan, "C'est une performance réellement historique. J'ai assisté à de nombreux matches mémorables, mais je n'avais jamais vu une telle prestation." en passant par le légendaire Kareem Abdul-Jabaar, "On ne peut pas comparer les époques depuis l'introduction de la ligne des trois points, mais ce qu'a réalisé Kobe est vraiment irréel. C'est un joueur unique.", chacun y est allé de son compliment dithyrambique. Et le public du Staples Center de se fendre, lui, de quelques standing-ovation ou de chants «MVP! MVP !» à la gloire de son héros.
Un héros fidèle à lui-même, c'est à dire particulièrement discret aussi bien sur le parquet que dans les vestiaires au moment de revenir sur sa performance: "Etant gamin, je n'ai jamais pu rêver d'une chose. Je n'y crois pas. Ça s'est juste passé, ce n'est pas quelque chose que je cherchais. Je n'y pensais même pas, même en rêves."
Les Suns à perdre Allen
Phœnix ne goûte décidément pas les prolongations. Après avoir récemment perdu deux matches en triple prolongation, à New York puis à Denver, les Suns se sont en effet cette fois inclinés face aux Sonics en double prolongation. Une défait concédée sur le fil après une orgie de points, Seattle l'emportant en effet 152-149 grâce à un panier primé de Ray Allen enquillé à la dernière seconde de la deuxième prolongation. Et Ray Allen a bien été le premier bourreau des Suns puisqu'en plus de donner le coup de grâce aux joueurs de l'Arizona, l'arrière des Sonics a terminé meilleur marqueur de la rencontre avec 42 points à 14 sur 28 aux tirs. Score pantagruélique oblige -les deux équipes combinant un total de points jamais atteint depuis 11 ans et une confrontation Dallas-Houston-, Ray Allen n'a évidemment pas été le seul acteur à affoler les compteurs, Luke Rdinour en profitant ainsi pour battre son record en carrière avec 30 unités côté Sonics et Shawn Marion, Raja Bell et Steve Nash inscrivant respectivement 37, 31 et 28 points, le meneur canadien distillant également 16 passes. Les Français ont également participé à la noce avec notamment 14 points, 7 passes et 5 rebonds de Boris Diaw et 6 points-5 rebonds de Johan Petro en 18 minutes.
Un sept d'or pour Detroit
Le cavalier seul des Pistons se poursuit. Les Rockets, en visite dans le Michigan ce dimanche, ont eu beau pouvoir compter sur un Tracy McGrady particulièrement en verve, l'artificier texan postant en effet 43 points à la défense de Detroit, ce sont bel et bien les Pistons qui ont eu le dernier mot. Les joueurs du Michigan l'ont en effet emporté 99-97 grâce notamment à la belle tenue de leur traction arrière, les duettistes Chauncey Billups et Rip Hamilton inscrivant en effet 24 points chacun. Il fallait bien ça aux derniers finalistes pour faire la différence face à des Rockets particulièrement accrocheurs malgré la domination des hôtes de la soirée dans la première moitié de la rencontre. Mais ni la flambée de T-Mac, ni les 16 points-12 rebonds de Juwan Howard ou les 13 de points de Rafer Alston n'ont suffi, Detroit pouvant également compter sur les 13 points-15 rebonds de Ben Wallace pour faire la différence et enchaîner une septième victoire consécutive.
Les Spurs à l'envers
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas pour les Spurs en général et Tony Parker en particulier. Au surlendemain de son récital à Miami, le meneur français a en effet été à l'image de son équipe face à Denver: maladroit. Et ses 13 points à 4 sur 11 aux tirs n'ont clairement pas suffi pour éviter la défaite des siens, les Nuggets l'emportant 85-89. La faute notamment aux 20 points d'un Carmelo Anthony néanmoins maladroit, à la prestation complète d'Andre Miller, l'ancien Cav compilant 15 points, 10 passes et 7 rebonds, et, surtout, aux 19 points d'Earl Boykins, particulièrement décisif dans la dernière ligne droite. La fauute surtout à une belle maladresse dans les rangs texans, les champions en titre terminant avec un rédhibitoire 41% de réussite aux tirs. Avec ses 17 points à 5 sur 9, assortis de 12 rebonds, Nazr Mohammed a été le seul à surnager, Tim Duncan se montrant une fois encore discret avec 14 points à 5 sur 11 et 13 rebonds et les artificiers Brent Barry, 3 sur 10, Michael Finley, 3 sur 10, et Bruce Bowen, 1 sur 6, étant particulièrement à la peine.