Grippe aviaire: les éleveurs de volaille des Landes désemparés
BORDEAUX (AP) - Les éleveurs de volailles des Landes s'avouaient désemparés mardi après l'annonce des mesures ministérielles pour lutter contre la grippe aviaire. Ils sont d'autant plus inquiets qu'ils détiennent le plus vieux Label Rouge de France "élevé en liberté", dont ils fêtent en 2005 le 40e anniversaire.
"On attend de voir comment ça va s'appliquer sur le terrain. Je crois qu'on va suivre les recommandations et confiner si le préfet nous le demande", avance prudemment Bernard Tauzia, vice-président du Syndicat National des Labels Avicoles de France, le SYNALAF.
Pour sa part, Pierre Lesparre, directeur de l'association Volaille Fermière des Landes à la Chambre d'Agriculture, préfère souligner que le texte paru au Journal Officiel, comme la déclaration de Dominique Bussereau, prévoit qu'en cas d'impossibilité matérielle du confinement, il conviendra de rentrer en intérieur les mangeoires et abreuvoirs.
"C'est ce que nous faisons par anticipation depuis trois semaines. Il n'y a donc rien, de fondamental de changé" estime-t-il. Son association représente 600 éleveurs et 14 millions de volailles à l'année.
D'autres responsables de la filière, comme le syndicaliste Pascal Tauzin avouent leur réel désarroi. "Je ne sais pas comment on va faire. La semaine dernière, on a déjà perdu 30% des marchés. Les consommateurs risquent d'être encore plus affolés. On commence à se demander si nous n'allons pas nous retrouver à devoir abattre des volailles saines", a-t-il déclaré à l'Associated Press.
Bernard Tauzia se veut plus rassurant. "Nous allons réfléchir à des solutions techniques. Si cela ne dure que quelques semaines, jusqu'à début décembre, nous pourrons conserver notre label, comme l'a indiqué le ministre. Notre souhait est tout de même de pouvoir en rester aux mesures actuelles, avec les précautions que nous avons déjà prises, avec des contrôles renforcés".
Il reconnaît cependant que "les éleveurs sont inquiets pour le marché de la volaille en général". "Si il faut confiner, on sait qu'il y aura des pertes. Alors que l'on sait très bien qu'il n'y a pas d'influenza aviaire en France, et que le risque pour le consommateur est nul. On peut manger des volailles sans aucun danger, il faut le répéter". AP