Dernier film de Sofia Coppola, réalisatrice star du cinéma contemplatif.
Alors autant commencer par décrire la première scène, histoire de planter le décor.
Plan fixe sur ce qui semble être une route, au beau milieu d'un désert. Au premier plan, un tronçon de route, qui fait la largeur de l'image. Au second plan, on devine un second morceau de route.
La scène dure bien 2-3 bonnes minutes.
Une joli ferrari noire arrive a fond sur la route au premier plan, sort du champ, puis réapparait sur la route du fond, pour ressortir du champ de l'autre côté. On entend très bien le moteur de la voiture, qui suggère que la route est en fait un circuit, et que le pilote fait de la vitesse avec sa belle bagnole. La ferrari revient dans le champ comme précédemment et effectue le même circuit. Puis une troisième fois. Puis une quatrième fois. Puis une cinquième fois. La je commence a me dire "hé meeeeerde qu'est ce qu'elle nous a pondu ?". Heureusement, à la sixième fois la ferrari s'arrête. Le pilote en sort - on devine qu'il s'agit du héros - la ferrari bippe jusqu'à ce qu'il en referme la porte. Il se plante sur le côté de la bagnole et regarde au loin, de 3/4 face au spectateur. Fin de la scène.
Bon hé ben je comprends mieux pourquoi certaines critiques évoquaient David Lynch ...
Malheureusement pour Sofia Coppola, la ou David Lynch a un style appuyé et excellemment maitrisé, la réalisatrice, elle, ne sais pas trop dans quoi elle met les pieds. Et on obtient un film assez mou, avec des acteurs tout juste crédibles - et surtout stéréotypés à l'extrême - et sans vraiment d'accroche réelle. Une sorte de long documentaire sur le luxe, le stupre et la luxure - sur fond de drame psychodramatique.
A part ça, le film est beau, la réalisation est impec' et il y a quand même quelques notes d'humour appréciables. Et pour les pervers, je n'ai pas compté mais il y a suffisamment de paire de seins/fesses exhibées ici pour satisfaire même les plus gros appétits !
Bref, j'aurais préféré revoir Lost in translation, mais je commence à me demander s'il n'y avait pas que Bill Murray qui en faisait un aussi bon film ...